Dans ce nouvel article, nous vous proposons la visite de Sidi Bou Saïd, un village magnifique et mondialement connu situé à quelques kilomètres de Tunis.

Par le parcours proposé, vous découvrirez les charmes de ce magnifique village. Premier site tunisien classé dès 1915, ses couleurs bleues et blanches sont devenues l’emblème de la Tunisie. On se bouscule dans l’artère principale, mais il y a tellement de choses à voir dans chacune des petites ruelles qu’une après-midi ne suffit pas.


Départ du circuit

Accès :

  • En voiture : Depuis Tunis, prenez la route de la Marsa/Carthage/Sidi Bou Saïd. La sortie vers Sidi Bou Saïd est indiquée, sur la droite (en passant par Carthage). Il est également possible de continuer tout droit, en entrant par la Marsa. Au pied de la colline de Sidi Bou Saïd, plusieurs rues permettent de se garer gratuitement. S’il n’y a pas de place libre, il est possible de monter vers le village, depuis le rond-point central : vous trouverez alors un parking ou pourrez vous garer le long de cette rue en épingle. Un gardien de la municipalité vous demandera alors 1 ou 2 dinars.
  • En TGM : vous pouvez également vous rendre à Sidi Bou Saïd en TGM (plus d’infos sur le TGM), un train partant du centre-ville de Tunis. Prévoyez 30 à 40 minutes de trajets pour moins d’un dinar. Sortez ensuite à l’arrêt Sidi Bou Saïd, logique !

Coordonnées géographiques :
36° 52.190’N
10° 20.634’E

Difficulté :

  • Durée : 2 à 5 heures, variable suivant le temps passé à flâner dans les ruelles ou à respirer aux balcons et terrasses des cafés. Non-stop, il y a environ 45 minutes de marche.
  • Technicité : les ruelles sont pavées ou goudronnées, souvent en pente. Venez donc avec une bonne paire de baskets.
  • Evitez de venir au milieu de la journée, quand le soleil au zénith écrase les contrastes de lumière et assoiffe le passant. Beaucoup préfèrent venir en fin d’après midi, quand la chaleur retombe et que les rayons du soleil couchant mettent en valeur les couleurs magiques du village.
  • Attention, présence massive de touristes ! Evitez donc le jour des croisières (habituellement le mercredi, mais c’est plus calme depuis les attentats du Bardo), ainsi que les après-midi d’été, quand de nombreux groupes remplissent les ruelles et les boutiques. C’est alors un véritable parc d’attraction sans intérêt.
  • Contrairement à la Médina de Tunis, la plupart des maisons sont fermées au public (sauf au niveau de la rue principale où se massent les boutiques). Mais la déambulation dans les ruelles, au gré des escaliers, des impasses, sous les bougainvilliers, permet de s’imprégner des lieux, de sentir l’âme de Sidi Bou Saïd.

Itinéraire de la visite de Sidi Bou Saïd


Astuce : pour suivre au mieux le parcours, je vous recommande d’ouvrir le plan sur GMap avec un téléphone, et le descriptif ci-dessous avec un autre téléphone 🙂


Circuit de notre visite de Sidi Bou Saïd

Le départ de notre balade se fait au niveau du rond-point placé au pied de Sidi Bou Saïd. Trois routes partent du rond-point : l’avenue du 14 Janvier en direction de La Marsa (l’arrêt TGM-Sidi Bou Saïd se trouve à 100m), l’avenue habib Bourguiba en direction du Palais Présidentiel de Carthage (avenue du Maroc sur GoogleMap) et enfin la rue Habib Thameur, qui monte vers la colline de Sidi Bou Saïd. C’est cette dernière qu’il faut suivre.

Le jardin méditerranéen

En quittant le rond-point en direction du village, marchez 100 mètres, trois possibilités s’offrent alors à vous : à droite (dans le sens de circulation des voitures), au milieu (via un petit escalier) et à gauche (face aux voitures, droit dans la pente). Prenez ensuite le petit escalier, sous une tonnelle recouverte de végétation.

Départ de l'allée dans le jardin
Départ de l’allée dans le jardin

Cet espace est occupé par le jardin Méditerranéen, inauguré en 2003. Notons que son financement a été réalisé par la Principauté de Monaco. Dans ce jardin, on retrouve de nombreuses espèces végétales typiquement méditerranéennes : palmiers, cactus, jasmins, orangers… Le chemin s’élève petit-à-petit et traversent plusieurs terrasses où des fontaines et des bancs ont été aménagés. C’est souvent agréable de s’y reposer, sous le bruit des oiseaux qui piaillent dans les arbres.

Après une dernière série de marches, le sentier arrive sur une grande place. De nombreuses échoppes “à touristes” sont installées ici, mais ne présentent pas d’intérêt particulier.


Le Palais du Baron d’Erlanger

Prenez vers la droite et traversez cette zone. La place débouche sur la route : prenez à gauche, dans le sens de la montée. Immédiatement à droite, une grande porte jaune marque l’entrée du magnifique palais du Baron d’Erlanger.

Porte d'entrée du domaine du Baron d'Erlanger
Porte d’entrée du domaine du Baron d’Erlanger

Autant le dire tout de suite, ce palais mérite vraiment son titre de palais ! On l’appelle également Ennejma Ezzahra (l’Etoile de Vénus en tunisien). Il est le fruit du travail passionné du Baron d’Erlanger, un aristocrate installé à Sidi Bou Saïd au début du XXème siècle. Il s’agit d’une merveille architecturale, à la décoration exceptionnelle. Sans doute la demeure la plus représentative de la fin de l’époque beycale (fin XIXème – début XXème).

La visite commence par une petite marche en direction du palais. On déambule dans les jardins, avec une vue exceptionnelle sur la mer et sur le golfe de Tunis. Les jardins sont plus ou moins entretenus, créant ainsi une nature luxuriante et exhubérante. Ca vaut le coup de s’y perdre ! Les abords du palais sont parfaitement entretenus, comme en témoigne le Jardin Persan, où l’on s’imagine en train de discuter, un soir d’été, en attendant que les grillades soient prêtes.

Le Jardin Persan jouxte le Palais
Le Jardin Persan jouxte le Palais

Mais le plus intéressant se trouve à l’intérieur. La décoration est intacte depuis un siècle, elle est restée raffinée, précise et chaleureuse. Bref, on s’attend à voir arriver le Baron, sifflotant. On est chez lui, on déambule, émerveillé, dans ses pièces, ses chambres, son hammam.

Le Baron était également un fou de musique tunisienne, il a été l’un des plus grands observateurs et documentalistes de la musique arabe. Le palais accueille ainsi le Centre des Musiques Arabes et Méditerranéennes (Site du CMAM). Ce musée abrite actuellement la collection la plus complète d’instruments et de partitions en Tunisie.

Les galeries du Palais
Les galeries du Palais

Vous pourrez retrouver d’avantages d’informations sur le site internet du palais d’Erlanger. L’entrée est à 3 dinars (1€), il serait fort dommage de passer à côté.


L’Art Café

En sortant du Palais Erlanger, reprendre la route dans le sens de la montée. Après environ 200 mètres, cette route passe sous une arcade et arrive dans la rue principale de Sidi Bou Saïd. Les voitures sont obligées de redescendre vers la gauche et sur la droite, c’est enfin le début de la zone piétonne. L’entrée de l’Art Café se trouve sous l’arcade, sur la droite.

Installé sur plusieurs étages, ce café est sans doute le plus sympathique de Sidi Bou Saïd. Il n’est pas touristique, seuls les jeunes locaux viennent ici. Pour prendre l’air, pour discuter, pour réviser : bref, c’est vivant et c’est très bien comme ça ! La décoration (un mélange de céramiques d’époque et de pièces des années 1970-1980) est étonnante, mais ça correspond bien à l’ambiance.

Si il reste de la place, préférez la terrasse, installée sur le toit : la vue y est magnifique, avec Tunis devant, la mer sur la gauche et les toits de Sidi Bou Saïd sur la droite. En début de soirée, c’est vraiment agréable. Par contre, c’est vite bondé lors des soirs de Ramadan et d’été…


Dar el Annabi

En sortant du café (ou en arrivant du palais du Baron d’Erlanger), passez sous l’arcade pour vous retrouvez dans la rue principale de Sidi Bou Saïd. Juste en face (sur la gauche en regardant vers le haut de la rue) se trouve Dar el Annabi.

Il s’agit d’une très belle demeure typique de Sidi Bou Saïd, aux couleurs du village : bleu et blanc dominent largement. Datant du XVIIIème siècle, la famille Annabi habite encore la maison de nos jours. L’ouverture au public permet le financement des travaux d’entretien. Comptez 3,5 dinars (1,5€), avec le thé offert durant la visite. Etant donné que c’est l’une des seules demeures ouvertes au public, c’est un peu l’usine, avec de nombreux touristes qui vont et viennent. Mais cette visite reste très intéressante.

La demeure est immense, avec une cinquantaine de pièces plus ou moins grandes. Un vaste patio central, verdoyant, permet de profiter pleinement du calme et de la fraicheur caractéristique à ces grandes demeures.

Le patio de Dar el Annabi
Le patio de Dar el Annabi

Quelques pièces ont été aménagées en musée, des scènes de la vie courante y sont représentées. On y trouve également un petit espace bibliothèque, reposant. N’hésitez pas à prendre les escaliers : le point de vue à 360° depuis les toits est exceptionnel (Sidi Bou Saïd, Carthage, Tunis…).

Les toits de Dar el Annabi
Les toits de Dar el Annabi

Dar Jaziri

En sortant de Dar el Annabi, prenez la rue pavée qui continue à monter. De chaque côté, les étals des boutiques de ‘souvenirs’ s’avancent sur la chaussée. Après 15 à 20 mètres, sur la droite, une grande boutique ouvre ses portes et expose ses produits : il s’agit de Dar Jaziri.

L'entrée de Dar Jaziri
L’entrée de Dar Jaziri

Ici, ce ne sont pas les produits vendus qui nous intéressent, car trop touristiques (mosaïques, plats de décoration, ‘bijou berbère’…). Pour une fois, il faut rentrer “pour le plaisir des yeux” 🙂 . Quittez rapidement le rez-de-chaussée pour vous rendre au 1er étage.

La maison mérite la visite pour son architecture et sa décoration, qui sont quasiment d’époque. Les carrelages, les marbres blancs, les lumières, tout se marie parfaitement bien. La vue de l’étage sur le patio est très intéressante.

Mais ce qu’il faut venir voir ici, c’est la collection de céramiques, installée au 1er étage. Des dizaines de vases, de jarres et d’autres ustensiles sont exposées ici, bien mises en valeur. Ces céramiques, datant du début du XXème siècle, proviennent des ateliers de Nabeul et Guellala à Djerba. De part le nombre et la qualité des pièces exposées, cette collection est exceptionnelle.

Vitrines abritant les céramiques
Vitrines abritant les céramiques

Si vous avez un peu de temps, vous pouvez accéder au toit, d’où, encore une fois, on peut s’offrir une vue magnifique sur Tunis, Carthage et Sidi Bou Saïd. La sortie de la boutique se fait par les stands de babioles. Bien sûr, les vendeurs préfèreront si vous achetez quelque chose (l’accès à la collection et à la terrasse est désormais payant).


Le Café des Nattes

En sortant de Dar Jaziri, continuez à monter dans la ruelle pendant une vingtaine de mètres, jusqu’à ce que la rue s’élargisse et forme une petite place. Face à vous, un vaste escalier d’une quinzaine de marches s’élève vers les deux terrasses et la magnifique porte du Café des Nattes, également appelé Kawa el Alia (café d’en haut).

Il s’agit du café le plus célèbre du village, par son positionnement au centre du village, par son ancienneté, par les illustres personnages qui y sont passés. De nombreuses peintures et cartes postales d’époque sont rassemblées sur cette page Facebook.

A l’origine, l’escalier menait à la mosquée, située juste à l’arrière du café. Au XIXème siècle, les deux établissements ont été séparés et l’escalier fait désormais partie prenante du café. Il faut y venir le soir : s’il reste de la place au milieu des fumeurs de chicha, l’ambiance est vraiment chouette.

Le Café des Nattes, en début de soirée
Le Café des Nattes, en début de soirée

Depuis février 2015, un nouveau propriétaire est arrivé, également propriétaire du Café des Délices (qu’on verra un peu plus tard dans la rando). Espérons que l’ambiance au Café des Nattes ne change pas et ne devienne pas similaire à celle de son voisin.


Le Bambalouni

Depuis le Café des Nattes, prenez la rue pavée qui part sur la droite, à l’horizontal (rue Hedi Zarrouk). Après quelques mètres, sur la gauche, vous passez devant un comptoir, avec en arrière-plan un atelier de cuisine.

Pour 600 millimes (0,2€), vous pourrez alors acheter ici des bambalouni (ou bambaloni), beignets cuits devant vos yeux à longueur de journée. A Sidi Bou Saïd, le bambaloni est une institution! C’est très aéré, sucré, un vrai délice !

Bon appétit !
Bon appétit !

Le mausolée de Sidi Bou Saïd

Poursuivez pendant 5 à 10 mètres dans cette rue Hedi Zarrouk puis empruntez l’escalier qui monte sur la gauche.

Il débouche sur une vaste esplanade qui était en fait la cour de la mosquée (dont nous venons de voir l’ancienne entrée au Café des Nattes). Cette esplanade couverte de marbre offre un point de vue quasiment unique sur le centre du village, sur le golfe de Tunis, et sur la mosquée située juste derrière.

Le minaret de la mosquée principale de Sidi Bou Saïd, avec l'esplanade au 1er plan
Le minaret de la mosquée principale de Sidi Bou Saïd, avec l’esplanade au 1er plan

Prenez le passage qui se situe sous le minaret, pour arriver au niveau d’une petite place. L’entrée de la mosquée est sur la gauche alors que devant vous, une salle à colonnes, surplombe la mer. Sur la droite se trouve l’entrée du mausolée Sidi Bou Saïd. C’est ici que repose le Saint du village, Abou Saïd Khalaf Ibn Yahya el-Tamimi el-Béji.

Cet érudit, originaire de Béja (qui ne correspond pas à la ville de Béja actuelle, mais plutôt à un ancien quartier de Tunis), a été un penseur important vers l’an 1200. Ecouté et très suivi, il est décédé en 1231. Ainsi, un mausolée a été élevé pour lui rendre hommage, sur la colline où il venait souvent méditer. Le village qui s’installera ensuite ici prendra alors son nom.

En janvier 2013, le mausolée a été incendié par la mouvance salafiste (ainsi qu’une quarantaine d’autres sites en Tunisie) (plus d’infos sur France24). Grâce à la forte mobilisation des habitants, le mausolée a été remis en état, il est de nouveau possible de le visiter.

L'intérieur du mausolée
L’intérieur du mausolée

Le phare

Ressortez par l’entrée actuelle de la mosquée, au pied du minaret. Prenez alors la rue Taieb Mhiri dans le sens de la montée. Après une légère courbe sur la gauche, arrêtez-vous quelques minutes pour admirer la vue sur Tunis. Au coucher de soleil, ce spot est vraiment chouette (sauf si il y a trop de voitures garées…) !

Continuez sur 10 mètres et prenez la ruelle sur la doite en direction du phare. N’hésitez pas à frapper, peut-être aurez-vous la chance de pouvoir y grimper ?


Panorama sur le golfe de Tunis

Faites demi-tour et redescendez la rue Mhiri sur environ 30 mètres, puis prenez la première ruelle sur la gauche. Etroite, elle se dirige tranquillement vers le cimetière. Depuis le muret, un panorama magnifique s’ouvre sur le golfe de Tunis : si le temps est clair, vous apercevrez sans doute Korbous en face. L’endroit est calme, apaisant.

Faites de nouveau demi-tour et descendez ensuite par la première ruelle à gauche, juste après le cimetière. Dans cette ruelle, il y a une galerie artistique, n’hésitez pas à rentrer.

Ruelle typique du village
Ruelle typique du village

Cette ruelle débouche sur la rue Thaieb Mhiri, prenez-là dans le sens de la descente, sur la gauche. Cette portion de route est l’occasion d’admirer les nombreux bougainvilliers, arborant de multiples couleurs vives.

Un peu de rose au milieu du bleu et blanc de Sidi Bou Saïd !
Un peu de rose au milieu du bleu et blanc de Sidi Bou Saïd !

Cette rue présente également de nombreuses portes cloutées, typiques du village. Les décorations des barreaux, des balcons, des encadrements sont également typiques et remarquables. N’oubliez pas qu’ici, les propriétaires sont riches, très riches !

Une porte typique : cloutée, bleue, avec son encadrement en grès sculpté
Une porte typique : cloutée, bleue, avec son encadrement en grès sculpté

La rue Thaieb Mhiri finit par rejoindre la rue Hedi Zerrouk, grande rue piétonne. Prenez alors à gauche et descendez sur 100 mètres environ. Un nouveau panorama magnifique s’ouvre sur le golfe de Tunis, d’où vous pourrez peut-être distinguer l’île de Zembra et El Haouaria si le ciel est clair.


Le café des Délices

Faites demi-tour et remontez la rue, jusqu’à ce que vous trouviez un escalier qui descend sur la gauche. Vous avez déja vu ce panorama quelque part? Normal, il s’agit du point de vue favori des agences publicitaires ! Prenez l’escalier afin de vous rendre à l’entrée du Café des Délices (son vrai nom est le café de Sidi Chabâane).

Panorama depuis le Café des Délices
Panorama depuis le Café des Délices

Ah le Café des Délices ! Je pourrais vous parler du panorama unique qu’offrent les terrasses du café. Ou bien je pourrais vous réciter les paroles de la magnifique chanson Au café des Délices de Patrick Bruel. Je pourrais également vous expliquer pourquoi un thé à 6 dinars ou un jus à 12 dinars, c’est honteux et scandaleux.

Mais non, je préfère vous laisser le choix d’admirer la vue, de prendre une consommation ou tout simplement de rester quelques minutes sur les marches de l’escalier un peu avant l’entrée, pour en prendre plein la vue !


Retour vers le départ du circuit

Une fois désaltérés, reprenez l’escalier et poursuivez la rue pavée, en laissant la mer dans votre dos. Après environ 100 mètres, sur la droite, s’ouvre l’entrée du resto Au bon vieux temps, l’un des restos les plus chics de Tunis. Encore 20 mètres et vous trouverez sur la gauche Dar Zarrouk, un autre restaurant jouant dans la même catégorie. A vous de voir en fonction de votre budget 🙂

Continuez le long de la rue jusqu’à la première à gauche, avec vue sur la mer. Une belle galerie est installée dans une demeure, l’Artista. N’hésitez pas à rentrer, le cadre, les œuvres et le patron sont étonnants ! Une petite maison d’hôtes est installée à l’étage, ça vaut sans doute le détour !

Ruelle où se trouve la gallerie Artista
Ruelle où se trouve la gallerie Artista

En ressortant, rejoignez la rue principale. On se retrouve de nouveau en face de l’atelier de bambalouni, peut-être recraquerez-vous! Moi je craque à chaque fois que je refais la visite de Sidi Bou Saïd 🙂


La source Aïn Tassat

Continuez le long de cette rue, dans le sens de la descente. Vous repassez devant les bâtiments vus tout à l’heure, c’est normal. Au moment où la rue passe de piétonne à circulante, continuez vers le bas. Sur la gauche, un nouveau monument mérite le détour, il s’agit de la source Aïn Tassat.

Cette source est la plus ancienne du village et les anciens de Sidi Bou Saïd viennent toujours y remplir leurs jerricans. Bien abritée sous quelques arbres, vous pouvez bien entendu vous y désaltérer.

La fontaine

Encore 100 mètres environ et vous serez de retour sur le rond-point du départ de la visite de Sidi Bou Saïd. Si vous souhaitez faire une petite pause gastronomie, vous trouverez sur la droite une boutique qui propose différentes spécialités tunisiennes.


Bonus : Le palais du Bey et la route du Bey

Pour ceux qui en veulent encore plus, voici un petit bonus :

Quelques mètres au-dessus du rond-pont, prenez la rue de la République, qui se dirige vers la droite (en regardant le sommet du village). Tout au fond se trouve le Palais du Bey. Cette demeure est, paraît-il, très bien décorée à l’intérieur, alors que l’extérieur est un peu trop délabré. Malheureusement, le palais ne se visite pas, mais la rue est très belle et l’on se met vite à rêver d’habiter dans ses belles villas.

Encore un bougainvillier...
Encore un bougainvillier…

Juste à gauche du Palais, une piste descend dans la forêt, empruntez-là. Elle servait à l’époque au Bey pour descendre en calèche jusqu’à la mer. Elle est aujourd’hui murée, mais on peut s’y faufiler sans problème : de nombreux habitants du village l’empruntent encore pour remonter de la plage. Le point de vue est sympathique sur la plage, sur la colline de Sidi Bou Saïd et sur la végétation méditerranéenne qui reprend ses droits. A éviter le soir tout de même.


Bonus n°2 : Korsi Essolah, l’escalier qui descend à la plage

Vous trouverez cet accès à la plage au coeur de Sidi Bou Saïd, il s’agit du prolongement de la ruelle où se trouve la galerie Artista, à côté du vendeur de bambalouni. L’escalier de 360 marches descend jusqu’à la plage en traversant l’abondante végétation de la colline. Il tient cette appellation du rocher qui se trouvait tout en bas (près de la plage) et qui servait de korsi (chaise) aux sollah (les saints) qui venaient, en suivant l’exemple de Sidi Bou Said, et prenaient place sur ce rocher pour méditer (rappelons qu’il y aurait plus d’une soixantaine de saints enterrés à Sidi Bou Said !).


Fin de la visite de Sidi Bou Saïd

Notre visite de Sidi Bou Saïd se termine enfin au niveau du rond-point. Pour vous remettre de vos émotions, vous pouvez vous poser à proximité du rond-point et boire un bon thé à la menthe ou un jus d’oranges fraîches.

Restez ou revenez en soirée, l’ambiance est magique ! De nombreux restos sont situés dans le secteur, comme Dar Zarrouk et Au bon vieux temps, au coeur du village, ou encore Tam-Tam, resto branché et gastronomique, et le Blanc-Bleu, resto syrien succulent, tout deux installés près de l’arrêt de TGM.

En conclusion, Sidi Bou Saïd est un magnifique village, mais il est fragile. L’afflux de touristes dénature un peu les relations, entraînant une sur-fréquentation et une modification des pratiques commerciales. Un problème de gentrification, de concentration de la bourgeoisie se pose également. De toute évidence, le village se vide petit à petit de ses habitants historiques et devient l’objet d’une spéculation immobilière importante. Ainsi, le village gagne en rénovations et donc en charme, mais perd en authenticité.


Liens

Voici plusieurs sites intéressants avant de commencer la visite de Sidi Bou Saïd :

  • La page Facebook de passionnés de l’histoire de Sidi Bou Saïd.
  • La page Facebook du mouvement NeTouchePasSidiBouSaid, qui se mobilise notamment pour dénoncer et empêcher les atteintes au patrimoine du village.
  • Le site internet du magnifique palais d’Erlanger

Merci à mes amis Rached et Sahar pour les bons moments passés à parcourir les coins et recoins de Sidi Bou.

Bonne visite de Sidi Bou Saïd !


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