Présentation aujourd’hui des différents sites archéologiques de Carthage !
Carthage, ça vous parle ? Pour une fois, commençons par un peu de littérature…
C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar.
Les soldats qu’il avait commandés en Sicile se donnaient un grand festin pour célébrer le jour anniversaire de la bataille d’Eryx, et comme le maître était absent et qu’ils se trouvaient nombreux, ils mangeaient et ils buvaient en pleine liberté.[…]
Des figuiers entouraient les cuisines ; un bois de sycomores se prolongeait jusqu’à des masses de verdure, où des grenades resplendissaient parmi les touffes blanches des cotonniers ; des vignes, chargées de grappes, montaient dans le branchage des pins : un champ de roses s’épanouissait sous des platanes ; de place en place sur des gazons, se balançaient des lis ; un sable noir, mêlé à de la poudre de corail, parsemait les sentiers, et, au milieu, l’avenue des cyprès faisait d’un bout à l’autre comme une double colonnade d’obélisques verts.
Cet extrait vous rappelle peut-être vos lectures d’enfance ? Carthage ou Hamilcar, des noms qui sonnent à vos oreilles, sans que vous ne puissiez distinguer où se trouve la limite entre l’histoire et le mythe ? Et si je vous dis : Hannibal ? Ah oui, les éléphants !
Réponse : ce sont les premières lignes du célèbre roman de Gustave Flaubert, Salammbô, ayant pour cadre Carthage et les guerres puniques.
Et si je vous parle de Carthage sur un site dédié à la Tunisie, c’est bien que cette cité antique se trouvait en Tunisie, et plus précisément à l’emplacement de la future capitale Tunis.
Résumé historique de Carthage
La légende veut que se soit Didon qui ait fondée Carthage, vers -860. En fuyant Tyr, elle accosta sur la berge Sud de la Méditerranée. Pour s’installer, elle ne demanda qu’une parcelle de la taille d’une peau de boeuf. Elle découpa cette peau en une lanière si fine qu’elle put ainsi faire le tour de toute la colline de Byrsa, futur emplacement de la cité carthaginoise.
De cité quelconque à première puissance maritime, des guerres puniques contre Rome jusqu’à sa destruction en -146, Carthage passionne et intrigue.
Son histoire est bien trop longue et compliquée pour être détaillée ici ; de nombreux sites permettent d’en savoir plus sur cette civilisation (Carthage, sur Cosmovisions.com par exemple).
Ainsi, tout se mélange à Carthage : les ruines puniques, les colonnes romaines, les résidences d’ambassadeurs ou encore le palais Présidentiel. Difficile de s’y retrouver !
Les différents sites archéologiques de Carthage
Voici donc un petit aperçu des vestiges de Carthage, classés chronologiquement :
Les fouilles de Byrsa
Byrsa se trouve sur la colline : c’est le cœur originel de Carthage, de là que tout a commencé. D’ici, la vue sur la mer est magnifique. A l’arrière de la grande esplanade, un palais de l’époque beylicale a été réaménagé en Musée, dans lequel de nombreux objets et mosaïques sont regroupés. Ce musée mérite bien entendu qu’on s’y attarde.
Les ports puniques
Carthage fut une hyper-puissance militaire ; elle rivalisait avec Rome. La flotte était basée en partie à Carthage, répartie en deux ports : celui de commerce et l’arsenal. Désormais, ces deux ports forment deux lacs intérieurs, à quelques dizaines de mètres du littoral.
Les ports puniques illustrent le billet de 5 dinars.
Les ruines romaines, dont les Thermes d’Antonin
Les anciens thermes d’Antonin se trouvent dans un immense parc situé entre le palais présidentiel et la mer. Quelques piliers de l’établissement thermal ont été redressés, comme on le voit ci-dessus. La hauteur était colossale : près de 40 m de haut ! Mais aujourd’hui seuls les sous-sols sont conservés, c’est à dire l’étage qui permettait de chauffer les eaux.
Des architectes se sont ‘amusés’ à redessiner les thermes :
D’ailleurs, on retrouve un certain nombre de morceaux de colonnes sur le parvis, comme ce magnifique granit rose (roche pas du tout tunisienne, peut-être romaine, gauloise voire égyptienne) :
En déambulant dans le secteur, nous empruntons des rues qui ont presque 3000 ans. Relisez l’extrait de Salammbô en début d’article, on croirait revivre la belle époque de Carthage :
Et l’on peut flâner, notamment en été, entre la Goulette et Sidi Bou Saïd. Profitez : les couchers de soleil sur le golfe de Tunis peuvent être vraiment sympathiques :
A savoir pour visiter Carthage
La visite des vestiges de la cité carthaginoise est incontournable pour tout voyageur séjournant à Tunis. Ainsi, l’accès est facile depuis l’autoroute, l’aéroport ou bien le centre de Tunis, en prenant le taxi ou le TGM.
Par ailleurs, le billet (12 dinars – 4 €) permet l’accès à l’ensemble des sites archéologiques de Carthage. Ce billet n’est valable qu’un seul jour : je vous conseille de commencer les visites dès le matin. Enfin, devant chacun des sites, vous trouverez facilement un guide qui vous proposera ses services (bien entendu, préférez les guides officiels, avec leurs badges).
Enfin, précisons que le site, de part son étendu, sa diversité, sa richesse, est classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO (lien vers la page UNESCO).
A bientôt pour de nouvelles découvertes !